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5 septembre 2010 7 05 /09 /septembre /2010 12:04

Histoire de comprendre

Quelles perspectives, et que faire ?

 

Par Ou Chal

DEA de Philosophie

Ex-Secrétaire Général de Moulkhmer

 

Article publié dans la revue Moulkhmer, n° 127, Août 1991

 

A - L’O.N.U. : Le C.N.S[1]. version Pattaya est rouge et devra donc être reçu en tant que membre observateur intérimaire et transitoire, en attendant l’élection générale d’où sortiront les représentants légaux du Cambodge. Après avoir classé la coalition criminelle, pourquoi reconnaître le même monstre ? En n’admettant pas définitivement ce montre en son sein, l’O.N.U. aiderait très positivement le peule cambodgien en obligeant les Chinois et les Vietnamiens à dénoncer démocratiquement la crise khmère, sans arrière-pensées. Dans l’esprit de ces communistes asiatiques, l’élection libre pourrait être renvoyée aux calendes grecques. Le C.N.S. concocté par Sihanouk n’est que l’avatar déguisé du communisme peint en rose et à façade royale. Par la nature de son accoucheur, cet organe sera source d’instabilité, d’incertitude et d’improvisation.

 

B – L’Europe : L’Europe occidentale a perdu sa marque de manœuvre pour libéraliser et démocratiser la vie politique khmère. Tout est manœuvres et complots entre communistes chinois et vietnamiens. Le C.N.S. servira bel et bien leurs intérêts communs. Le C.N.S. – Pattaya – ne pourra refuser de rembourser ses dettes politiques, idéologiques, économiques, financières, morales à ses bailleurs de fonds. C’est le remboursement sous la table, sans factures, et encore sur le dos des Cambodgiens exsangues. Les communistes asiatiques, qui vacillent sur leur iceberg idéologique, tentent de sauver leurs meubles avant le renversement inévitable par leurs peuples opprimés. Le C.N.S. « super-gouvernement » n’est donc qu’un C.N.S. super-endetté. La C.E.E. en prendra-t-elle conscience ?

 

C – Le Monde : Attendre et ne pas se précipiter dans la reconnaissance de ce C.N.S version Pattaya. Cette attitude aiderait effectivement les Cambodgiens à goûter un jour le bonheur d’être libres. Pour la communauté internationale, c’est la moindre des choses, et c’est très efficace de faire pression sur les Chinois et les Vietnamiens pour le bien et les droits imprescriptibles des Cambodgien. Espérons que ce message sera entendu.

 

D – Les Cambodgiens : Ils ne voient pas encore le bout du tunnel. Ils se méfient de ce C.N.S. non représentatif. Les membres de cet organe se sont nommés eux-mêmes et se partagent un pouvoir quasi-absolu. En aucun cas ce n’est dans leur intérêt que cet organe survive. Les Cambodgiens ne reconnaîtront ni son drapeau, ni son hymne. Les trois ou quatre drapeaux maudits de ces quatre factions et leurs quatre hymnes macabres ne peuvent remplacer pour les Cambodgiens le bonheur de pouvoir aller à la pagode se prosterner devant les bouts de tissu représentant les parents disparus pendant le génocide, ou bien de pouvoir pratiquer les danses traditionnelles que sont le « Ram Vong » et « Ram Khbach ». Dans la confusion des drapeaux et hymnes de ces maudites factions, les Cambodgiens y perdent leur sanskrit et leur pâli. Le C.N.S. ne fait donc que créer un nouveau chaos.

 

Quel espoir ?

 

Si le C .N.S. – Pattaya – travaille effectivement pour faire perdurer le communisme asiatique, la perspective de liberté au Cambodge s’éloignera d’autant… Que faire devant le danger réel d’un retour des Khmers Rouges ? Une solution à la Franco, version cambodgiens ? Quelles esquisses : que le régime bâtard de Hun Sen tienne bon jusqu’à la disparition complète des Khmers Rouges. Organiser des élections générales libres en n’acceptant que des candidats professant la volonté de combattre et condamner les Khmers Rouges, auteurs du génocide. Cette vue de l’esprit faciliterait la tâche de l’O.N.U. pour revoir sa copie tant sur la conception, l’essence, la nature que sur les objectifs du C.N.S. Elle éclaircirait l’horizon de liberté au Cambodge, et garantirait le peuple cambodgien contre le danger d’un second génocide. Le C.N.S. a tort de réhabiliter politiquement les Khmers Rouges. Car Pol Pot ne renoncera jamais à reprendre tous les pouvoirs par la force.

 

À pactiser avec le diable, on fini un jour par en devenir la victime.



[1] C.N.S. Conseil National Suprême du Cambodge

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5 septembre 2010 7 05 /09 /septembre /2010 08:01

Histoire de comprendre

In Tam ; Une certaine idée des élections de 1993 et le mal khmer

 

N.B : Après les élections électorales en 1993, j’ai écrit une lettre en khmer, datée du 8 juillet 1993 à M. In Tam pour lui encourager de continuer son combat politique pour le pays. Voici sa réponse, datée du 18 juillet 1993. (Texte en khmer).

 

Il m’a demandé de ne pas publier cette lettre avant sa mort. S.E. In Tam est décédé aux Etats-Unis (Arizona) le 1er avril 2006 à l’âge de 83 ans.  

Mon neveu bien aimé et espéré,

J’ai bien reçu ta lettre avec joie, dans laquelle tu m’as encouragé dans un moment où je suis entrain de chercher une voie utile pour terminer ma vie dans ce monde.

Concernant les affaires du pays, je t’avoue que je ne peux pas les oublier, parce que, d’une part j’avais une part de responsabilité pendant 50 ans, depuis le 1er juillet 1943, en tant que serviteur de l’État, et d’autre part, je constate que les Khmers ne soient plus aujourd’hui le maître de leur destin.

(Oum) J’ai cité seulement ici la période du 7 Décembre 1946 jusqu’à la date des élections de 1993 pour te souligner que le problème khmer actuel est loin d'être terminé.

Balat Srok (adjoint du sous-gouverneur) de Kompong Trabèk, chef douanier du district de Banam (au moment où les japonais décidèrent d’arrêter les Français), Chef du district de Koh Skar aux confins de la frontière khmère, Balat Srok de Baphnom, Chauvay Srok (sous-gouverneur) de Kralaih (au moment où le Siam acceptait de rétrocéder à notre pays les territoires annexés) : Durant cette période je constate que les problèmes d’hier sont les mêmes qu’aujourd’hui.

Quand j’étais Balat de Baphnom, j’ai pu enchanter une bande de cinquantaine bandits, munie de 5 fusils, à se rallier. Au cours d’une opération militaire de répression à Prey Chanrouk, le nid de ces bandits, 20 des leurs ont pu s’échapper, en amenant avec eux 2 fusils, de l’encerclement et 33 autres m’ont demandé la soumission. Ces 22 bandits ont demandé plus tard leur soumission auprès de l’autorité du district de Mémot. Le chef de bandits m’a remis les 3 fusils un par un en pleurant. J’ai fait semblance de lui redonner ces fusils, cependant j’ai demandé au maire du village, chanteur de Chapey (nom d’instrument de musique à 2 ou 3 cordes), de chanter un morceau de gouaille populaire jusqu’à ce chef de bandits s’éclata de rire. À la fin, ce dernier m’a rendu les 3 mousquetons. Je me rappelle bien de cet évènement, parce qu’il s’était passé à la date de naissance de mon fils aîné. J’ai donné le nom à mon fils « Kirivuth » (Arme de montagne). Ce nom a une signification suivante : Il est né à côté de la montagne et à la date de soumission des bandits.

Quand j’étais muté au nouveau poste, Chauvaysrok Kralaih, le 7 décembre 1946, ces bandits reprirent leurs activités. L’autorité a envoyé des unités militaires et policières pour les arrêter. Ces bandits ont pu percer l’encerclement en tuant Yokbat (Secrétaire administratif) Mi et 2 policiers, parce que ces victimes se trouvaient sur leur chemin de fuite. Nous savions que les corps des trois fonctionnaires ont été enterrés dans une fosse commune, mais nous n’avion jamais retrouvé leur corps.

Quand j’étais Chauvaysrok de Kralaih, Paun (petit frère) Kim Ang était Chauvaysrok de Chi Krèh. Jeune Chauvaysrok, il fut supervisé par Oum (Oncle) pendant un an. Nous étions aux confins opposés de la province de Siemreap : Est et Ouest. Nous étions chargés par l’Administration royale de négocier directement avec M. Dap Chhoun. Nous étions lieutenants gauche et droite de S.E. San Youn, alors gouverneur. Dap Chhoun avait accepté de se rallier à l’autorité royale avec deux conditions : le retrait de l’autorité française des provinces de Siemreap et Kompong Thom et sa nomination officielle au poste de Commandant de Corps Franc avec 700 fusils. Au départ le Roi nomma le Prince Sirik Matak au poste de commandant du secteur Nord du pays pour remplacer M. Corbel, un militaire français. Le Prince Sirik Matak avait le grade de « Chef de bataillon » ; Dap Chho avait aussi ce grade. Les deux hommes ne s’entendaient pas, les algarades fracassantes s’éclatèrent, le Prince Sirik Matak se déclara forfait en donnant sa démission. Il fut remplacé par M. Ok Loun. Celui-ci avait une charge complémentaire de gouverneur de province, parce qu’on aurait cru que cette formule soit une solution pour contrôler Dap Choun. Mais, chaque nuit tombante, on trouve toujours un nouveau cadavre à côté de cabane ou dans le fossé de l’eau usée : c’étaient des règlements de compte. La troisième solution, c’était de confier la totalité de pouvoir à Dap Chhoun en tant que Délégué Royal. Quand Dap Choun fut nommé à ce poste, on constatait qu’il n’y avait plus de cadavre. En revanche, la population vivait dans la peur, elle ne connaissait pas qu’est ce que la liberté, la démocratie authentique. Même les juges, ils vivaient aussi dans la peur.

Le cas de M. Kao Tâk, beau-père de M. Hang  Thun Hak. Celui-ci était chef des partisans « antifrançais » avec plus de 200 fusils. Il refusait de se soumettre à l’autorité royale. Dap Chhoun réussissait à tuer Kao Tâk au village de Sasar Sdam, parce que ce dernier avait été tombé dans le stratagème de Dap Choun.

Quand je pense aux bandits de Baphnom qui n’ont eu que 3 fusils et Dap Chhoun qui n’a eu que 700, mais ils ont pu faire ce qu’ils veulent ; par exemple, Dap Chhoun a pu régner en Seigneur sur deux provinces (Siemreap et Kompong Thom), je me dis que nous sommes encore loin de trouver une solution aux problèmes khmers actuels, parce qu’il y a aujourd’hui sur notre territoire plus de 200 000 fusils : Le groupe de Pracheachoun (PPC) possède plus de 100 000 et la coalition tripartite (Khmers Rouges, Funcinpec et Parti Son Sann) possède 100 000 autres. Et chaque camp fait des efforts pour recruter des nouvelles recrues, afin que leurs généraux pourraient porter les 5 étoiles, 3 étoiles et une étoile sur leurs épaules. Compte tenu des effectifs des Khmers Rouges, leurs généraux sont en principe plus gradés que de leurs collègues du Funcinpec. Je pense aussi qu’au Coup d’État du 18 mars 1970 dont la cause était au départ de solliciter S.E. Lon Nol de présider un gouvernement de sauvetage afin qu’il fit des démarches auprès des Américains pour demander l’aide militaire pour nourrir une armée d’à peine 30 000 hommes.

Arrivé à ce point, il me reste seulement à faire des vœux aux gagnants des élections de réussir dans leurs missions de rétablir la paix dans le pays. Cette paix est sans doute le souhait du peuple khmer, n’est-ce pas ? Mais quelle paix ?

J’avais décidé de me retirer de la vie politique pour me consacrer à rédiger un mémoire. Après les élections de 1993, j’ai décidé de continuer mon combat jusqu’au retrait de l’Untac du pays. Selon moi, cette autorité était la seule responsable des élections non libres et non équitables et l’arbitre impartial dans les règlements des conflits entre les parties khmères. Par manque des moyens financiers, j’aurai renoncé à rester au Cambodge jusqu’à la fin de la mission de l’Untac.

Je pense que le but recherché dans les élections de 1993, n’était pas pour la population, mais pour mettre fin seulement aux conflits armés entre les vainqueurs de 1975.

 S.E. Son Sann obtenait 10 sièges grâce aux modes de contage au niveau provincial. Si on devait employer le mot « l’Equitable = répartition proportionnelle à la française », c’est-à-dire de considérer le pays tout entier comme une seule circonscription électorale. Les résultats auraient été différents :  Le Parti Son Sann aurait eu 5 sièges, Funcinpec 51 sièges, PPC 46 sièges, Parti M. Sakhan 2 sièges, Moulika 2 sièges et tous les autres partis auraient eu chacun 1 siège.

Mais, dans l’accord de Paris, dans l’annexe 3, point 2, on stipule : « Les élections visées à l’article 12 du présent Accord se tiendront dans tout le Cambodge à l’échelon des provinces… » Il y avait sans doute des spécialistes de l’ONU qui étudièrent de A à Z pour faire en sorte que les élections soient seulement pour les 3 grands partis ayant des forces armées. La formule cherchée était : « Funcinpec moins KR plus PPC = Bloc communiste dans le nouveau grand Funcinpec ». C’était ainsi la volonté des 5 grandes puissants. Le système de majorité à 1/3 était une pression des 5 aux 3 grands partis khmers à former un gouvernement d’union nationale pour gouverner le pays. Nous n’aurions pas pu faire grande chose contre cette volonté, parce que nous n’étions pas des thaumaturges.

Nous avons participé à ces élections comme un petit enfant en larme attiré par les bonbons de l’Untac. Elle nous avait offert 5 minutes et 2 fois seulement par semaine à parler à la télévision. De temps de temps, elle avait organisé une table ronde, à chaque fois, elle invitait 4 partis à y participer. Nous avons eu le droit de répondre à 3 questions seulement, posées par les membres de l’Untac, et chaque réponse pour 2 minutes. Nous parlions donc seulement pendant 6 minutes seulement à chaque table ronde. S’il fallait faire le contage : 144 Minutes de droit de parole pour les 24 partis participants des élections organisées par l’ONU en 1993. Quant au PPC, il avait sa radio et sa télévision émise des émissions tous les soirs. Le Funcinpec avait aussi sa radio et sa télévision pour échanger les points de vue avec le PPC.

À chaque fois j’ai parlé à la radio, les paysans, possédant la radio, m’écoutaient attentivement. Ils nous félicitaient toujours en catimini. Untac avait invité tous les partis politiques à la place de Mèn pour conclure la campagne électorale. Chaque parti avait droit 8 minutes de parole. J’ai adressé aux assistants dans les termes suivants : « Je ne sais pas exprimer pendant 8 minutes un sujet qui a besoin 2 heures ». Ces assistants ont applaudi de mes remarques. Après 8 minutes, j’ai cessé de parler. Ces mêmes assistants m’ont insisté à continuer de parler, mais j’ai leur répondu, c’est impossible, je ne peux pas transgresser la loi de l’Untac. Après quoi, tous les journalistes étrangers, qui ont entendu les applaudissements, m’ont suivi jusqu’au siège du parti pour me poser la question : « Vous avez parlé de quoi pour qu’il y a eu une explosion d’applaudissement ». J’ai leur répondu : « J’ai parlé de l’histoire du Cambodge qui se répète toujours la même chose ».

Aujourd’hui notre pays à marcher en arrière de 150 ans. Mon grand père fut né en 1856, à cette époque Srok Khmer était sous la domination Yaun et en même Sièm. Aujourd’hui, l’époque d’Appolo, c’est la même chose, la seule différence, c’est seulement la méthode :  Huit minutes pour parler de la souffrance du peuple khmer depuis la nuit des temps.

Pour conclure, nous n’avions pas en déficit en idées politiques pendant la campagne électorale. Chaque article émanant de notre parti était réclamé à cor et à cri par les journalistes. Il se disputait pour le mettre à la Une dans leur journal. Nous n’avons pas eu l’imprimerie pour tirer notre journal. Nous l’avons imprimé avec nos propres moyens très limités, 2 000 exemplaires, deux fois par mois. 1 000 exemplaires vendus en temps recors à Phnom-Penh, les restes pour les provinces. Ce nombre était insuffisant à l’échelle du pays. Les imprimeries commerciales refusaient par peur de travailler pour notre parti.

 

Mon neveu bien espéré !

Je te demande que tu sois le représentant de la famille Ta (grand-père) OP, parce que cette famille, à l’exemple de ton père, est une famille qui lutte pour la grande cause nationale. Kim Ang m’appelait Bang (Grand frère). Ce Bang qui sortait volontairement de ses entrailles. Kim Ang et Oum, nous combattions côte à côte dans trois missions importantes, et pendant lesquelles, ton père m’avait toujours écouté et m’avait toujours demandé des conseils :

1. Période de négociation avec Dap Chhoun : S.E. San Youn nous a confié cette mission. Les Français nous ont laissé faire, mais ils cherchaient en même par tous les moyens pour nous arrêter, parce qu’ils ne voulaient plus négocier avec les antifrançais : La trêve pour eux est bien finie. Nous étions suspendus de nos fonctions par le Gouvernement de Yem Sambaur. Nous quittions Siem Reap pour nous cacher à Phnom-Penh, parce que la police française nous cherchait. Les jours passants, nous n’avons eu plus les moyens pour nous subsister. Nous avons décidé de demander l’aide à S.E. San Youn, notre ancien chef. Il nous prêtait 100 Riels pour nous deux. Après la reconnaissance par la France du secteur autonome de Siemreap, revendiqué par le Roi, nous retournions à Siemreap. Notre combat était récompensé par un avancement exceptionnel de grade avec chacun une médaille de « Défense nationale » : Or pour moi et Argent pour Kim Ang. M. Kim Yeth[1], mon adjoint (Balat) avait dans son service un de mes neveux. Par manque de connaissance de stratégie militaire, il fut tombé dans une embuscade[2] dans laquelle il était frappé par une des Viet-Minh, hélas, il était handicapé à vie. La maison de Lauk Ta OP à Kompong Thom était mon hôtel, à chaque fois j’étais en déplacement en mission de Phnom-Penh à Kralaih, je dormais chez ton grand-père.

2. Quand nous étions ensemble à Kompong Cham : J’étais Chayvaysrok de Chamkar Leu, Kim Ang était Chauvaysrok de Kompong Siem. Toung Lag, était Chauvaysrok de Steung Trang. Nous trois, nous combattions contre la bande de Sivotha 2. La population de Kompong Cham nous donnions un sur surnom : le « Trio ». Sivotha avait son PC à Baray, province de Kompong Thom.

Pendant la période de revendication de l’indépendance nationale, Oum était le leader de notre groupe, parce que je commandais la garde provinciale. À l’époque notre armée n’était pas en mesure de nous aider. Pendant la formation de la force vive du pays « Chivapoul Neary klahane », dont les membres étaient des fonctionnaires ; pendant la nuit, ces fonctionnaires avaient peur de dormi chez eux, parce que la police française cherchait à les arrêter, ils préféraient dormir hors de la ville, mais à chaque matin, ils retournaient au bureau pour travailler. Les Français utilisaient la méthode japonaise de 1945. Le 9 mars 1945, tous les Français ont été arrêtés par les Japonais.

Après l’indépendance, j’avais décidé de servir la patrie sous le drapeau comme élève des officiers de réserve, 4ème promotion. Evidemment mon poste de commandant de la garde provinciale était confié à Kim Ang. Après l’école militaire, j’ai été muté dans la région des hauts plateaux dans la province de Mondul Kiri pour remplacer l’officier français. Dans cette région, il y a eu 4 postes militaires : Gati, Camp Roland, Deshaye, Bou Phlok.

Après la victoire du Sangkum Reastr Niyum, S.E. San Youn rentrait au gouvernement avec le portefeuille de l’Intérieur. Il nomma Kim Ang au poste du gouverneur de la province de Kompong Cham. Il m’encouragea à entrer dans l’État Major particulier de Samdech, en tant que le présentant du Ministère de l’Intérieur. M. Thong Van Phan Moeung y participait en tant que le représentant du Ministère de la défense. S.E. Khim Tith était Chef d’État Major. La mission de l’État Major était de rétablir l’ordre dans le pays. Dans la province de Kompong Speu, il y avait une bande de partisans du capitaine Siep qui sévirent la province. Nous avons pu rétablir l’ordre en détruisant ces rebelles.

3. L’année 1960 :  Nous étions 4, Kim Ang, gouverneur de Kompong Cham, Toun Lâh, gouverneur de Kompong Chhnang, Sao Diep, gouverneur de Kampot et moi-même, gouverneur Takeo et Chef d’État Major de Défense en Surface, nous décidions d’organiser des manifestations dans nos provinces respectives pour pousser Samdech à devenir Chef d’État à vie. N’étant plus la possibilité de monter sur le trône par jure après son abdication du 2 mars 1955, après la mort de son père, le 3 avril 1960, le poste du Chef d’État à vie fut une solution pour Samdech pour régler les problèmes de succession au trône.

Après la mort de ta maman, les relations entre Kim Ang et Oum étaient moins fréquentes, parce que je ne connaissais pas assez ta belle-maman. Ton grand père maternel, Lauk Ta Tep Samkol, m’aimait bien. Il me considérait comme son propre fils. Pour transporter le cercueil de ta maman à la pagode pour la crémation, j’ai dit à Sunthao de prendre le camion militaire de la garde provinciale.

Pendant la campagne électorale, à la place de Mèn, j’ai déclaré que je ne trahis jamais ma conscience. Il y avait des gens qui m’ont accusé de satellite de Funcinpec ou du PPC. Je déclare solennellement que je ne vends jamais mon idéal politique.

J’avais perdu des élections avec la tête haute. J’avais l’amertume du déficit des collaborateurs raffinés de langage pour m’aider dans la campagne électorale. J’ai eu Pin Samkhon qui se battait seul au front de Kampong Cham. J’avais été trahi par mon Vice-Président qui était un véritable ennemi dans notre rang. Il venait m’aider avec ses moyens financiers pour un seul but : Chercher un poste. Il provoquait des conflits avec tout le monde dans le parti. Pour éviter le scandale, j’ai lui confié deux provinces, Kandal et Kampot pour occuper.  Il ne concentrait ses dépenses que sur ces deux provinces, tout le reste était à ma charge. Kandal et Kampot sous sa gestion était une véritable plaie des conflits insolubles.

Le 23 avril était le jour des élections, le 21 avril, la tête de liste de Kandal décidait de partir à Paris pour 3 semaines. J’ai lui imploré en vain de ne pas abandonner son poste. J’étais obligé d’aller au PC de Kandal du 23 au 28 avril pour assurer le bon fonctionnement du parti. Les partis opposants faisaient la propagande contre nous en disant : Tous nos dirigeants de Kandal se désertaient leur poste. Avec tel comportement, je me dis qui vienne voter pour notre parti ?

Avec lui, j’ai eu le sentiment de dialoguer avec un élève médiocre en classe. Nous ne nous comprenons pas. Une anecdote à raconter : Le jour d’ouverture de campagne électorale, notre parti a organisé, le 7 avril 1993 un grand défilé avec toutes les têtes de listes. Le cortège devait partir de Takmao, destination Wat Phnom. L’arrivée de tête de liste de Kandal a été annoncé 4 fois pour que nous sachions à la fin qu’il ne vienne pas participer au défilé. Ce jour-là 64 membres du parti de Kandal l’attendaient à Pochintong. Le 1er mai 1993, il arrivait enfin à Phnom-Penh et rechignait en nous reprochant qu’il n’y avait pas eu un comité d’accueil. Le 21 mai, je retournais à Phnom-Penh. Je faisais la navette entre Phnom-Penh et Kandal. Pin Samkhon était tout seul à Kompong Cham.

L’échec électoral était prévisible. C’était l’échec de la stratégie royale, bâtie par Funcinpec et les Khmers Rouges : L’un se battait à l’air libre, l’autre agissait dans la jungle. Mais, ils avaient même objectif : Appâter les gens dans leur piège. Cette stratégie perdante aurait eu des conséquences pour notre parti et les autres.

En tout cas, dans cette bataille électorale, je n’ai pas eu beaucoup de temps pour me consacrer à consolider la province de Kompong Cham, mon fief électoral depuis toujours. Le 6 mai, j’ai échappé belle de la mort. Je devais partir à Kompong Cham à 7 heures du matin. Ayant appris la mort de ma tante, j’ai fait un détour pour aller saluer son âme à sa maison. Ce détour pendant une heure qui me sauvait la vie, parce que pendant ce temps-là il y avait une attaque des Khmers Rouges à la frontière Kandal-Kompong Cham : Deux voitures tombées dans le fossé. Il y avait beaucoup de mort dans les voitures et deux morts sur la route, parce qu’ils avaient sauté de la voiture au moment de cette attaque. Le 7 mai, j’ai été à Oraing auv ; le 8 mai j’ai été à Peam Chikang. Au bord du fleuve, j’ai pris mon déjeuner, cependant, il y avait des villageois qui venaient me voir en m’avertissant qu’il fallait quitter les lieux tout de suite, parce que les Khmers Rouges rôdaient dans ce secteur, et pourtant ce lieu était sous le contrôle de la force d’Untac. Le 9 mai, j’ai été à Skun. Le 10 mai, j’ai été au meeting dans la pagode Beug Kak : Il manquait seulement un moine pour atteindre le nombre de 100 et 6 000 villageois venaient y participer. Le 11 mai, j’ai traversé rapidement Phnom-Penh pour aller passer la nuit Steug Trang. Le lendemain matin, j’ai pris le bateau, destination Krouh Chmar, ensuite Rocar Knor. De retour, j’ai été arrêté au village Trea, village des Cham, en face de Steug Trang. Le 18 mai, j’ai été au meeting à Prey Torteug. Après-midi, j’ai été à Phnom-Penh pour un rendez-vous à 17 h avec le correspondant de la radio Voix Amérique. Le 19 mai, j’ai été à la Place de Mèn pour participer à la réunion organisée par Untac. J’ai oublié encore une chose, le 15 mai, j’ai été au meeting à Kieng Svay, Kandal, pour remplacer nos responsables de ce secteur qui clivaient profondément.

Le 22 mai, quelques membres de l’Untac venaient me voir pour me demander où je vais voter. J’ai leur répondu, je vais voter à Kompong Cham. J’ai demandé un avion pour y aller. Ils escamotaient une réponse : Nous allons en parler à l’Armée. J’ai profité de leur présent pour leur poser une question : Est-ce qu’on a encore le droit de modifier la liste des candidatures. Ils m’ont répondu : Jusqu’à minuit. Au-delà, on ne pourra plus rajouter, mais on a toujours droit d’enlever les noms des candidats.

Au cas où notre parti gagnerait suffisamment des voix pour être au gouvernement, je décidais en l’occurrence de confier le poste ministériel aux Khmers à l’étranger. Il y en 2 aux USA et 4 en France. Ces gens n’avaient pas le temps ou les moyens pour participer activement à la campagne électorale ou tout simple, ils avaient peur pour leur sécurité. En revanche, tous les sièges obtenus à l’Assemblée nationale soient réservés pour les Khmers à l’intérieur du pays. J’ai été fortement critiqué, en effet, par cette décision jusqu’à aujourd’hui. Bien sûr, l’agitateur n’était que la star de Kandal.

Je te demande de réfléchir, à 77 ans, ayant la maladie de cœur, sur mes activités et mes déplacements par les voitures et par les bateaux, s’il y avait une malaise, j’aurai eu droit à la mort certaine, parce que dans ce monde, il n’y ait aucune technique qui me permette de faire de tel « sacrifice ».

Nous avons tous perdu les élections, mais pourquoi à ce jour, je suis la cible de toutes les critiques de cet échec. On me servait comme un bœuf pour traverser le fleuve. Quand j’avais des difficultés au milieu de l’eau profonde, on me critique pour seul but : Chercher une nouvelle voie d’accès au poste ministériel. Voilà le mal khmer !



[1] Beau-frère de mon père, il était le beau-frère de M. Chum Keth, cadre Khmer rouge.

[2] Embuscade des Viet-Minh.

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14 août 2010 6 14 /08 /août /2010 07:13

Histoire de comprendre : « La détente trompeuse »

Article écrit en 1989

La « détente » semble gagner le Cambodge, la guerre doit faire place au dialogue, les forces d’occupation vietnamiennes doivent quitter le territoire khmer. Et les 4 factions cambodgiennes armées devraient résoudre elles-mêmes le problème du rétablissement de la paix dans leur pays. Dans ce nouveau contexte on a enregistré ces derniers temps des contacts entre :

 

-          Pékin et Moscou,

-          Pékin et Hanoi,

-          Bangkok et Phnom-Penh,

-          Bangkok et Hanoi,

-          Bangkok et Vientiane.

Et aussi entre les 4 factions cambodgiennes :

-          A paris entre le Prince Sihanouk et Hun Sen à trois reprises (décembre 1987, janvier 1988, novembre 1988),

-          A Bogor (Indonésie) le « JIM 1 » en juillet 1988,

-          A Djakarta le « JIM 2 » (19-21 février 1989).

Sur cette toile de fond la « détente » cache des manœuvres dont les conséquences peuvent être dangereuses pour l’avenir du Cambodge et de son peuple.

En effet les soldats de Hanoi pourront quitter le Cambodge (probablement en septembre prochain) avec une mention honorable, en tant que « libérateurs des Cambodgiens ». Quant aux 4 factions khmères, toutes ont leurs propres forces grâce à leurs « Sponsors » respectifs, mais aucune n’est mandatée par le peuple cambodgien. Elles se répartissent de la manière suivante :

-          une faction communiste pro-vietnamienne,

-          une faction communiste pro-chinoise,

-          deux factions « nationalistes » dépendantes de la Chine communiste.

Voyons de plus près la vraie nature de ces diverses factions :

1.       La R.P.K. (ou « République Populaire du Kampuchéa »). C’est le régime khmer rouge de Heng Samrin, dont Hun Sen est le Premier Ministre. Cette faction est composée de dissidents du régime Khmer Rouge de Pol Pot et Khieu Samphân. Depuis 10 ans elle gouverne le Cambodge avec l’aide de Hanoi et règne sur une population réduite de moitié (après le génocide des années 1975-1978), traumatisée, et aujourd’hui soumise à la loi d’un autre régime communiste (pro-vietnamien).

 Bien que maître incontesté du pays, ce régime communiste de Heng Samrin est fragile. Non reconnu sur le plan international et dépourvu de soutien populaire, il pourrait s’écrouler après le retrait vietnamien.

Ce même régime connaît trop bien le régime Khmer rouge de Pol Pot et Khieu Samphân pour lui accorder la moindre confiance et accepter de partager le pouvoir avec lui. La méfiance persistera donc toujours chez les anciens Khmers rouges de Heng Samrin à l’égard de ceux du « Kampuchéa Démocratique » (K.D.)

2.       Le « K.D. ». C’est le régime khmer rouge qui a perpétré le génocide. Il ne doit sa survie qu’à la Chine communiste et aux chefs des deux factions dites « nationalistes » : le Prince Sihanouk et M. Son Sann.

Ce régime est définitivement condamné et rejeté par tous les Cambodgiens, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Malheureusement il est reconnu sur le plan international. Grâce aux manœuvres de Pékin, et à la caution du Prince et de M. Son Sann, il peut aujourd’hui encore siéger à l’ONU et représenter le Cambodge sans être mandaté par aucun Cambodgien. N’exsitant qu’en exil, il continue cependant de violer les drooits de l’homme (dans les camps qu’il contrôle sur la frontière khméro-thaïlandaise). Avec l’appui de la Chine communiste ce régime poursuit ses tentatives pour reprendre le pouvoir au Cambodge. Mais il est très fragile, car il ne peut continuer d’exister qu’avec l’appui chinois.

3.       Les deux factions dites « nationalistes » font uniquement le jeu des Khmers Rouges. Elles ne jouent aucun rôle de premier plan dans le problème cambodgien, car elles n’ont aucune autonomie.

Quant aux Cambodgiens eux-mêmes, victimes de deux régimes communistes, ils doivent subir et continuer à souffrir. Ce que nous craignons, c’est un affrontement direct entre les deux régimes communistes khmers (après le retrait vietnamien). Nous aurons alors une vraie guerre civile (rappelant la situation du Liban), qui pourrait déboucher sur une anarchie complète. Le régime Heng Samrin sera débordé et n’aura pas d’autre ressource que d’appeler à l’aide ses protecteurs vietnamiens. La Chine communiste, de son côté, ne pourra pas manquer de réagir en faveur de ses protégés, les Khmers Rouges.

La situation initiale pourrait alors se reproduire : le Vietnam occupera de nouveau de Cambodge, tandis que la Chine organisera une nouvelle résistance anti-vietnamienne. Notre peuple devra endurer, une fois encore, de grandes épreuves et le pays risquera d’être effacé de la carte du monde. Ou bien il sera exposé au danger d’une partition, avec le Mékong comme ligne de partage. Dans ce cas le sud, ayant frontière commune avec le Vietnam, serait contrôlé par le régime Heng Samrin, tandis que le nord tomberait sous le contrôle du régime khmer rouge pro-chinois.

Aujourd’hui, en tout cas, l’espace politique est occupé par les Khmers rouges de Pol Pot et Khieu Samphân (à l’ONU), tandis que le terrain est contrôlé par d’anciens Khmers rouges devenus pro-vietnamiens. Dans ce contexte, où peuvent alors se situer les vrais nationalistes cambodgiens victimes de deux régimes communistes qui s’affrontent dans leur pays ? D’où la nécessité pour eux de lutter pour avoir une place, afin de pouvoir sauver ce qui peut l’être.

C’est pourquoi nous exhortons nos compatriotes à réfléchir, et à étudier avec nous les moyens à utiliser pour déjouer les manœuvres communistes qui nous condamnent à subir des régimes que nous avons tous rejetés.

Nous les proposons, à ce sujet, d’agir en étroite concertation, en particulier auprès des médias. Ceci afin de sensibiliser l’opinion occidentale, pour lui faire mieux connaître les aspirations des Cambodgiens. Il est indispensable, en effet, que nous nous exprimions au moment où les problèmes ne sauraient être réglés, discutés dans plusieurs capitales étrangères. Ces problèmes ne sauraient être réglés sans que soit connu le point de vue des principaux intéressés, c’est-à-dire nous-mêmes. Nous devons donc nous faire entendre, d’autant plus que nos frères qui vivent au Cambodge aujourd’hui n’ont, eux, aucun moyen de s’exprimer librement.

Nous pouvons finalement constituer une authentique force nationaliste, capable d’offrir une alternative pour empêcher la guerre civile et l’anarchie de s’installer dans notre pays. Mais encore faut-il que nous puissions d’abord nous unir pour être forts.        

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9 août 2010 1 09 /08 /août /2010 10:40

Histoire de comprendre : « L’envers de la médaille »

 Article écrit en 1989

 La « détente », solution de paix à Paris, à Djakarta, et dans les autres capitales de l’Asie, n’a pas encore apporté de résultats.

Sur le plan international, les responsables du problème cambodgien n’arrivent pas à s’entendre et les listes des propositions en 5 points, en 6 points ou en 8 points des chefs des factions khmères en conflit ne peuvent être acceptées ni par l’un ni par l’autre.

On frôle l’échec.

Mais le monde vient d’être réveillé par l’offre d’une autre solution de paix pour le Cambodge : « Transformer le champ de bataille en un Marché » - Puis on a appris que :

1.    Le Vietnam va retirer ses troupes du Cambodge d’ici fin septembre 1989.

2.    Appel à la cessation de la guerre civile et à la réconciliation entre les 4 factions.

Ce communiqué vietnamien du 5 avril (soi-disant communiqué Indochinois) a été suivi par une déclaration du principal dirigeant de Phnom-Penh, Hun Sen.

L’Assemblée National de la République Populaire du Kampuchéa (R.P.K.) va réviser la Constitution pour :

1.    Le changement de la R.P.K. en « Etat du Cambodge ».

2.    Changement du drapeau et de l’hymne national.

3.    Effectuer un grand virage économique ; vote d’une loi sur l’Economie mixte ; ouvrir les portes aux investissements étrangers privés et cela dans tous les domaines. L’Etat garantira le droit de propriété des capitaux et des biens d’équipement pour une durée de 20 ans.

Ceci intéressé déjà les hommes d’affaires japonais et Australiens qui sont déjà à Phnom-Penh pour étudier cette question.

La Thaïlande, pays de transit des matériels d’aide pour la coalition antivietnamienne, est favorable à ce virage économique.

Le Congrès américain considère que le régime actuel à Phnom-Penh est moins mauvais que le régime de Khieu Samphan – Pol Pot, et tend vers la reconnaissance de ce régime K.R. provietnamien.

Phnom-Penh est entrain de convaincre le Prince Norodom Sihanouk de rentrer au pays pour être « Chef de l’Etat du Cambodge ».

Tout ceci appelle de notre part les remarques suivantes :

A.    En retirant ses troupes, Hanoi a renvoyé la balle dans le camp chinois : « Je retire mes troupes – Est-ce que vous retirez aussi votre aide aux Khmers Rouges et aux deux autres factions ? (Le Prince Sihanouk et Son Sann).

B.    En faisant appel à la cessation de la guerre civile et en recommandant la réconciliation, Hanoi prétend n’avoir jamais agressé le Cambodge. L’occupation du Pays Khmer, par sa force armée pendant 10 ans, c’était pour protéger la faction de Heng Samrin et sa population contre la guerre civile avec les Khmers Rouges de Khieu Samphan – Pol Pot coalisés avec le FUNCINPEC du Prince Sihanouk et FNLPK de Monsieur Son Sann.

Les « Bôdoïs » se retirent du Cambodge tête haute, fiers d’avoir préservé le peuple cambodgien de la mort certaine par le génocide perpétré par les Khmers Rouges de Khieu Samphan et Pol Pot.

Mais ce retrait des troupes de Hanoi, après avoir introduit une colonie vietnamienne au Cambodge (environ 700 000 « colons ») avec la mise en place de cadres vietnamiens dans tous les domaines de l’administration, ne représente-t-il pas une garantie pour le régime de Heng Samrin et un doute pour la population khmère ?

Hanoi a eu la chance de voir le retrait des troupes américaines du Vietnam et le retrait des troupes russes de l’Afghanistan pour accorder maintenant à ses troupes, qui retournent au Vietnam, la mention de « libérateurs des Khmers ». En fait, l’affaire cambodgienne est devenue l’affaire de tout le monde :

C’est l’affaire de la Chine et de l’URSS ;

C’est aussi l’affaire du Vietnam ;

C’est aussi l’affaire des pays de l’A.S.E.A.N. ;

C’est aussi l’affaire des 4 factions cambodgiennes en conflit (surtout les deux factions communistes qui ont à défendre les intérêts de leurs sponsors respectifs).

Donc, la Chine et l’URSS ne sont pas d’accord, si les 2 factions K.R. (le Kampuchéa Démocratique de Khieu Samphan – Pol Pot) et la R.P.K. (République Populaire du Kampuchéa de Heng Samrin – Hun Sen) ne sont pas d’accord, la situation du Cambodge sera de nouveau bloquée. Alors la guerre civile pourra éclater. L’anarchie sera totale, puisque la Chine – le Vietnam – et l’URSS seront prêts à soutenir leurs protégés jusqu’au dernier des Cambodgiens.

Le Cambodge risque de perdre son identité, son âme et d’âtre effacé de la carte du monde. (Ne pas oublier le CHAMPA).

Mais le Prince Norodom Sihanouk est toujours là. Quel rôle peut jouer cet ancien Roi ?

A.    Rappelons que pendant son régime, après l’indépendance, il a adopté une politique de neutralité où le Pays a connu une grande période de paix et de prospérité. Le Cambodge du Roi Norodom Sihanouk est une « Oasis de Paix » disaient les journalistes étrangers de l’époque. Mais très curieux, ce Roi, contrairement aux autres Rois, adore les Communistes. Il a abandonné la neutralité et s’est jeté corps et âme dans les bars de Mao Tsé Tong et de Chou En Lai. Il a vendu son Pays en aidant le Vietnam à faire la guerre contre les Américains. Le camp communiste, en rejetant les Américains du Sud-Vietnam et de toute l’Indochine a maintenant la main libre sur les autres de l’Asie du Sud-Est.

B.    Pendant la période de la république, nous retrouvons le Prince du côté de nos ennemis, les envahisseurs vietnamiens qui avaient leurs bases militaires dans notre territoire (autorisé par le Prince avant sa destitution) et qui, dès les premiers jours de la guerre, déferlent pour occuper quatre de nos provinces du nord : STUNGTRENG – KRATIE – RATANAK KIRI – MUNDUL KIRI.

Durant 5 ans, le Maréchal LON NOL a combattu les Viêt-Cong avec l’aide américaine et avec tout le peuple qui voulait rejeter ces envahisseurs vietnamiens hors du Pays.

Mais avec l’aide de la Chine, le Prince a pu conclure avec le Viêt-Cong et les Khmers Rouges un pacte à Canton le 25 avril 1970, pour faire la guerre contre le Cambodge, son pays. Nous nous souvenons que cela a coûté très cher au Cambodge et à son peuple.

C.   Pendant la période du régime Khmer Rouge (Kampuchéa Démocratique – époque du génocide) le Prince était présent aussi comme Chef de l’Etat du « Kampuchéa Démocratique ».

Le Prince a donc été omni-présent pendant la destruction du Cambodge par les Khmers Rouges de Khieu Samphan – Pol Pot et leurs acolytes.

Deux millions de Cambodgiens furent exterminés : les intellectuels – les professeurs – les médecins – les ingénieurs – les cadres civils et militaires – les techniciens – les hommes – les femmes – les enfants.

Le Cambodge sans électricité, ni eau courante, a reculé d’un siècle. Ce qui reste : la pauvreté ; la misère ; la famine. Le malheur qui a frappé tout le monde, aucun Cambodgien n’a été épargné (même pas la famille du Prince).

Et, malgré tout cela, le Prince a réussi à faire siéger à l’O.N.U., comme représentant du peuple khmer, ce Kampuchéa Démocratique avec son drapeau et son hymne national.

Le régime Khmer Rouge est à l’honneur parmi les nations civilisées à l’O.N.U. C’est incroyable mais vrai.

D.   Aujourd’hui règne l’occupation vietnamienne au Cambodge – règne des Khmers Rouges de Heng Samrin. Et nous apercevons déjà la silhouette du Prince Norodom Sihanouk qui se prépare à les rejoindre.

Oui, le nouveau régime de Phnom-Penh invite le Prince à rentrer au Cambodge comme Chef de l’Etat. Hun Sen lui offert ce poste. Ce régime contrôle le territoire khmer, mais il n’est pas reconnu par l’O.NU. Ce sera le Prince Norodom Sihanouk, avec son nouveau titre de Chef de l’Etat du Cambodge, qui siègera et remplacera le Chef de l’Etat Norodom Sihanouk tête de liste du gouvernement de la coalition du Kampuchéa Démocratique (Régime de Khieu Samphan – Pol Pot).

Là encore, se sera incroyable mais vrai.

Décidément, le Prince est toujours du côté de l’ennemi du peuple khmer. Il est toujours avec les Communistes.

Par cette analyse de la face cachée de la médaille cambodgienne, nous désirons alerter l’opinion française et internationale du grand danger que court notre pays :

-       être effacé de la carte du monde ;

-       disparition de la race khmère dans la Communauté Indochinoise Vietnamisée et Communiste.

Le peuple khmer a lutté courageusement en acceptant beaucoup de sacrifices en vies humaines pour défendre son pays contre la domination communiste vietnamienne, et pour obtenir la paix dans la liberté.

Depuis l’instauration du pouvoir communiste au Cambodge, le peuple khmer a perdu son sourire, il vit dans la crainte et pleure ses morts devant les ruines. Il pleure aussi la destruction de son pays et de sa civilisation millénaire.

Accepter maintenant les propositions de paix communistes, ce serait trahir nos morts, notre peuple et ses sacrifices. Cela reviendrait à dire que notre lutte a été inutile.

Nous ne pourrons jamais croire que les communistes aiment notre pays et notre peuple plus que nous-mêmes.

Puisse le monde libre enfin nous entendre !

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